Montessori, Freinet, Steiner Waldorf : de nouvelles manières d’aborder l’apprentissage des enfants

Lorsque l’on est parents, l’angoisse de l’école existe parfois autant que chez les enfants. Est-ce que j’ai fait le bon choix d’établissement , est-ce que la pédagogie va convenir à mon enfant? Et s’il rencontre des difficultés d’adaptation, est-ce que le système scolaire traditionnel est en mesure de l’accompagner?

A une époque où les consciences s’éveillent sur l’importance du développement personnel, les enseignements dits alternatifs suscitent l’intérêt de plus en plus de parents. Petit tour d’horizon sur ces nouvelles méthodes d’éducation et d’enseignement.

1. Quel rôle pour l’école? Apprendre ou donner le goût d’apprendre?

C’est à cette question qui pose et oppose deux conceptions de l’éducation que les parents sont invités à réfléchir pour définir le modèle qu’ils jugeront le plus adapté pour leur enfant. Entre école traditionnelle et pédagogies novatrices, le choix est très personnel. Cela dépend de l’enfant mais aussi des convictions des parents sur le sujet.

L’école publique française place la transmission du savoir et la mixité au coeur de son système éducatif. Permettre aux enfants d’accéder aux mêmes savoirs quelque soit leur environnement familial constitue le ciment de cette école républicaine.

Mais si cet idéal est louable, il conduit dans la pratique à des relations très verticales entre professeurs et élèves, laissant peu de place au développement personnel de s élèves. Lorsqu’ils sont interrogés sur le sujet, beaucoup d’entre eux regrettent que la parole ne leur soit pas assez donnée pour faire valoir leur opinion ou qu’on leur permettre peu d’initiatives. Ce qui est peut être vécu comme une simple frustration pour certains enfants, peut devenir pour d’autres – notamment ceux en difficulté – un véritable frein à leur réussite.

Les enseignements dits alternatifs sont alors une nouvelle voie pour ces familles en quête d’un système moins figé, où l’apprentissage se fait par l’accompagnement de l’enfant dans la découverte de ce qu’il est, de ce qu’il aime afin d’éveiller en lui le goût d’apprendre.

2. Les enseignements alternatifs

Bien que cette appellation englobe de nombreux courants, elle est souvent associée aux écoles Montessori, Freinet, et Steiner Waldorf. Trois pédagogies développées au 19ème siècle remises aujourd’hui sous le feu des projecteurs.

Montessori

Parmi les plus connues, on retrouve en première place les écoles « Montessori », du nom de la pédagogue italienne Maria Montessori, qui a développé une méthode issue de l’éducation nouvelle dans les années 1900. Depuis quelques années, ces écoles se développent beaucoup en France. On compte sur le territoire, 200 écoles Montessori, bien que seules 72 soient adhérentes à l’Association Montessori de France , qui assure la conformité de l’enseignement avec la pédagogie développée par Maria Montessori. Seules 5 écoles sont reconnues par l’Etat.
Cette méthode repose sur le respect du rythme propre à chaque enfant. Elle suppose que l’enfant soit acteur de son propre développement. « Il est donc important que l’enfant ait la liberté de mouvement et le libre choix de ses activités, ce qui va permettre le développement de l’autonomie et de la responsabilisation », peut-on lire sur le site de l’Association Montessori. Pour ce faire, la pédagogue a développé tout un matériel pour accompagner l’enfant dans son développement : des objets aux couleurs, volumes et textures différents qui participent à son éveil. L’adulte se place comme un accompagnant, un médiateur entre l’enfant et ces objets.

Freinet

Autre courant de l’éducation nouvelle pratiquée en France, on retrouve la méthode Freinet, mise au point par le Français Célestin Freinet dans les années 1920.
Répartie sur tout le territoire en groupes départementaux, l’association ICEM-Pédagogie Freinet regroupe environ 3 000 personnes et dispense des formations continues pour les enseignants. Comme la pédagogie Montessori, la méthode Freinet estime que chaque enfant doit apprendre à son rythme, avec une spécificité supplémentaire : elle prône le tâtonnement expérimental comme base de tout apprentissage et préconise la libre découverte par les enfants des lois du langage et de la grammaire, des mathématiques , des sciences. Pour cela, elle incite à beaucoup expérimenter, observer comparer, imaginer des théories, et vérifier. Il existe quelques rares « établissements Freinet » qui ont reçu une dérogation de l’éducation nationale permettant à leurs enseignants de coopter des collègues partageant le même projet pédagogique.

Steiner Waldorf

Autre pédagogie reconnue, la méthode dite « Steiner-Waldorf », développée par l’Allemand Rudolf Steiner dans les années 1900. L’ouverture sur le monde est au centre de la pensée de l’Allemand, avec notamment l’apprentissage de deux langues vivantes dès le cours préparatoire, ainsi que des stages en milieu agricole, industriel et social à la fin du secondaire, afin que les adolescents découvrent la réalité de tous ces milieux.
Si elle réunit près de 250 000 élèves dans le monde, cette méthode n’en compte que 2 300 en France, dans une vingtaine d’écoles et jardins d’enfants.

3. Education national VS enseignements alternatifs : deux mondes qui se tournent le dos ?

La formation pédagogique est au cœur des préoccupations des enseignants. Il existe toute une série d’incitations des enseignants pour engager l’école publique dans une pédagogie plus active qui met les élèves dans une situation de dialogue et débat authentique, mais la mise en pratique est plus compliquée. Les enseignants se heurtent aux limites et contraintes de l’Education Nationale qui peine encore à mettre en marche l’innovation. Aucune formation spécifique à une pédagogie alternative n’est dispensée pour l’instant dans les écoles supérieures du professorat et de l’éducation qui a remplacé les IUFM.

Toutefois, il est possible pour les professeurs volontaires de bâtir des projets pédagogiques autour d’activités proposées aux élèves en dehors du temps de cours, après une validation du projet par l’Education Nationale.
L’apprentissage et la pratique de ces pédagogies alternatives relèvent d’un choix personnel de la part de chaque enseignant de l’éducation nationale, qui peut suivre une formation continue dispensée au sein d’associations.